Comptabiliser les frais d'acquisition : optimisez votre fiscalité en 2025

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F. Germain AMOUZOUVI-DOVO
Juriste fiscaliste chez LexaNova
📅 05/08/2025 ⏱️ 9 min de lecture 📰 Fiscalite Immobilière
Comptabiliser les frais d'acquisition : optimisez votre fiscalité en 2025

📋 Résumé de l'article

Découvrez comment optimiser la comptabilisation des frais d'acquisition pour réduire l'imposition en 2025 : déduction immédiate, amortissement, plafonds fiscaux, cas pratiques et conseils d'experts.

Comment comptabiliser les frais d’acquisition pour réduire l’imposition ?

Introduction : Réduire l’impôt grâce à la gestion des frais d’acquisition

En 2025, face à la complexité croissante des ventes d’actifs et des transactions immobilières, plus de 55 % des dirigeants de PME sous-estiment l’impact d’une bonne comptabilisation des frais d’acquisition sur leur imposition. Faut-il déduire les frais de notaire, les droits d’enregistrement ou les honoraires en charges immédiates, ou les intégrer au prix d’acquisition d’un bien ou de titres ? Quelle différence cela représente-t-elle sur la fiscalité de l’entreprise ? À travers l’analyse pédagogique du cadre légal et d’un cas concret illustré, cet article met en lumière les enjeux et solutions pour optimiser vos choix comptables et fiscaux concernant les frais d’acquisition.

Avant d’opter pour une méthode de comptabilisation, il est indispensable de s’appuyer sur les principaux textes régissant le traitement fiscal des frais d’acquisition.

Les frais d’acquisition déductibles immédiatement

Selon l’article 39 du Code général des impôts (CGI), les frais engagés pour l’acquisition d’un actif, tels que les honoraires de conseil, frais d’audit, commissions, frais de notaire ou d’avocat, peuvent, sous conditions, être comptabilisés immédiatement en charges et déduits du résultat fiscal. Cette déduction est conditionnée à la justification de la réalité du frais, du lien direct avec l’opération et à la présence d’une facture ou convention associée.

Exemples de frais déductibles :

  • Honoraires de conseil en M&A ;
  • Coûts de due diligence juridique ou fiscale ;
  • Commissions bancaires et frais de montage financier ;
  • Droits d’enregistrement, en respectant certaines limites.

Droits d’enregistrement : un plafond strict

En application de l’article 753 du Code de l’enregistrement (lien), seuls 2 % du prix d’acquisition peuvent être déduits au titre des droits d’enregistrement, le reste devant être intégré au coût d’acquisition immobilisé et non immédiatement déductible. Cela limite l’optimisation fiscale directe de ces frais : au-delà du plafond, la charge doit être immobilisée.

Exemple : Pour un prix d’acquisition de 1 000 000 €, seuls 20 000 € de droits d’enregistrement sont déductibles immédiatement. Le surplus doit être capitalisé et amorti le cas échéant.

L’intégration aux coûts d’acquisition : amortissement et fiscalité

Conformément à la doctrine BOFiP-impôts (BOI-BIC-CHG-20), il est possible, sur option, d’intégrer certains frais d’acquisition au coût de l’actif immobilier ou financier. Ces frais deviennent alors amortissables sur la durée d’utilisation de l’actif (par exemple : 5 ans pour certains biens incorporels, jusqu’à 20 ans pour certains immobiliers). Cette stratégie déplace la déduction dans le temps, étalant ainsi l’économie d’impôt mais augmentant mécaniquement la valeur d’actif en comptabilité, ce qui peut avoir un impact sur la plus-value future en cas de cession.

Point clé : La stratégie d’intégration ou de constatation immédiate en charge doit donc être alignée avec les objectifs de l’entreprise : optimisation à court terme vs. valorisation à long terme.

Capital ou charge : comment choisir ?

La distinction clé porte sur la nature du frais. Les frais de services externes (honoraires, conseils, études) sont normalement des charges déductibles immédiates, tandis que les frais spécifiquement liés à une immobilisation (création d’actif, restructuration, droits excessifs) sont capitalisables et amortissables. L’imputation correcte exige une justification précise : factures, contrats, feuilles de temps, pièces internes validant l’imputation.

Cas pratique : sélectionner la meilleure option pour un dirigeant

Pour mieux comprendre les enjeux pratiques, prenons la situation de Monsieur Dupont, entrepreneur de 45 ans, qui souhaite acquérir 10 000 titres d’une société pour un montant total de 1 000 000 €. À ce coût s’ajoutent 35 000 € de frais d’acquisition (honoraires, commissions et droits d’enregistrement). Monsieur Dupont s’interroge : faut-il intégrer ces frais au coût des titres (immobilisation) ou les passer immédiatement en charges déductibles ?


Analyse fiscale :
  • Déduction immédiate en charges : Si Monsieur Dupont comptabilise les 35 000 € en charges, son bénéfice imposable se trouve immédiatement réduit, générant une baisse directe de l’impôt du premier exercice.
  • Intégration au coût d’acquisition : S’il intègre les frais au coût des titres, leur montant d’acquisition passe à 1 035 000 €. Ce coût supplémentaire n’est pas une charge déductible immédiate, mais il augmente la valeur fiscalement amortissable (si le régime fiscal le permet) ou la base de calcul de la plus-value en cas de cession ultérieure.

Simulation :

  • Déduction en charges : Monsieur Dupont réduit son impôt sur le revenu de la société d’un montant équivalent, selon le taux d’imposition applicable.
  • Immobilisation et amortissement : Si l’amortissement est possible sur 5 ans, cela offre une économie d’impôt progressive et augmente la valorisation des titres en cas de revente.

En somme, chaque option a un impact fiscal différent : la déduction immédiate optimise la trésorerie à court terme, tandis que l’intégration au coût d’acquisition valorise la cession future et répartit l’économie fiscale dans le temps.

Risques fiscaux : vigilance et contrôles fréquents

Le traitement fiscal des frais d’acquisition implique de nombreux points de vigilance :

  • Absence de justificatifs : Déduire un frais non justifié expose à un risque de requalification et de redressement fiscal. L’administration fiscale exige une documentation exhaustive (factures, contrats, décisions d’organe, etc.).
  • Mauvaise qualification fiscale : L’amalgame entre charges courantes et frais d’investissement, ou l’oubli du plafonnement à 2 % pour les droits d’enregistrement, compte parmi les erreurs classiques.
  • Non-respect des règles d’amortissement : Pour les frais capitalisés, la durée d’amortissement doit être cohérente avec la nature et la vie utile de l’actif. Un amortissement trop court ou non justifié peut être rejeté lors d’un contrôle.
  • Effet sur la plus-value de cession : L’intégration des frais d’acquisition dans l’actif augmente la valeur d’entrée des titres ou du bien, ce qui a pour effet de réduire la plus-value imposable lors de la revente.

Le cas de Monsieur Dupont illustre l’importance d’arbitrer entre déduction immédiate et intégration, selon la stratégie visée et la documentation disponible.

Stratégies et astuces pour optimiser la fiscalité liée aux frais d’acquisition

Pour réduire efficacement la charge fiscale lors d’une opération d’acquisition, plusieurs stratégies peuvent être envisagées :

  • Bien classifier chaque type de frais : Identifier précisément ce qui relève d’une charge déductible (services, honoraires, audits) et ce qui doit être intégré à l’actif (frais de constitution, droits d’enregistrement au-delà du plafond…).
  • Documenter chaque dépense : Associer factures détaillées, conventions de services et états internes validant la répartition des frais, pour anticiper tout contrôle et justifier leur déductibilité.
  • Anticiper l’effet sur la plus-value : Pour les acquisitions réalisées en vue d’une éventuelle revente à moyen terme, capitaliser les frais d’acquisition augmente la base de calcul, réduisant la fiscalité sur la plus-value en cas de cession d’actif.
  • Simuler plusieurs scénarios : Évaluer l’intérêt de la déduction immédiate vs. l’étalement par amortissement, en tenant compte de la situation économique présente et des objectifs à long terme de l’entreprise.
  • S’informer auprès de spécialistes : Avant de statuer définitivement, il est pertinent d’analyser sa situation unique avec un conseiller fiscal ou un avocat fiscaliste, notamment pour les opérations complexes.

En synthèse : il n’existe pas de solution universelle. Les arbitrages entre comptabilisation immédiate ou intégration/amortissement doivent être pensés en fonction de la stratégie de l’entreprise, de la nature du bien ou des titres acquis, de la durée de détention envisagée et des seuils légaux en vigueur (plafond de 2 % pour les droits d’enregistrement, durée d’amortissement conforme au BOFiP…).

Conclusion : bien choisir la stratégie d’imputation fiscale

Le traitement fiscal et comptable des frais d’acquisition est un levier central pour limiter la pression fiscale de l’entreprise. La décision entre déduction immédiate ou capitalisation/amortissement dépendra des perspectives stratégiques : recherche d’optimisation à court terme (trésorerie) ou valorisation à long terme (plus-value). Pour éviter tout risque de redressement et calibrer la solution la plus adaptée à sa situation, il est recommandé de se rapprocher d’un avocat fiscaliste expérimenté via Lexanova, qui pourra accompagner dans le choix, la documentation et l’anticipation des conséquences.

FAQ : Réponses aux questions fréquentes sur les frais d’acquisition

  • Peut-on passer les frais de notaire en charge déductible ? Oui, sous conditions, s’ils concernent des services liés à l’acquisition d’une immobilisation et non à son financement direct, et moyennant une justification précise.
  • Comment comptabiliser les frais d’acquisition d’une immobilisation ? Selon l’option retenue : soit comme charge (déduction immédiate), soit en augmentation de la valeur d’immobilisation, avec possibilité d’amortissement selon le BOFiP.
  • Quelle est la différence entre immobiliser les frais d’acquisition ou les passer en charges ? Les charges réduisent immédiatement le résultat fiscal. Les frais immobilisés sont amortissables, offrant une déduction étalée mais valorisant la base en cas de cession future.
  • Quels sont les frais d’acquisition amortissables fiscalement ? Principalement ceux rattachés à l’acquisition d’actifs immobilisés, de parts ou de titres, lorsque la loi ou la situation l’autorise (hors droits d’enregistrement plafonnés).
  • La déduction des frais d’acquisition impacte-t-elle le calcul de la plus-value professionnelle ? Oui : en cas d’intégration au coût d’acquisition, la base de calcul de la plus-value est augmentée, diminuant mécaniquement l’imposition à la cession.

L’essentiel à retenir : sécuriser et optimiser la comptabilisation des frais d’acquisition

En résumé, la comptabilisation des frais d’acquisition joue un rôle déterminant dans l’optimisation fiscale de toute opération structurante.

  • Certains frais peuvent être immédiatement déduits du résultat fiscal (honoraires, commissions, due diligence), d’autres doivent être intégrés au coût d’acquisition pour amortissement ou valorisation future (droits d’enregistrement au-delà du plafond légal).
  • Le plafond de 2 % pour la déductibilité des droits d’enregistrement reste une limite à anticiper.
  • Le choix entre charge ou immobilisation dépend des objectifs : optimisation à court terme ou valorisation lors d’une future cession.
  • Une documentation rigoureuse est indispensable pour sécuriser la déduction des frais et prévenir tout risque de redressement fiscal.

Enfin, chaque situation étant spécifique, il demeure essentiel de s’entourer d’un avocat fiscaliste, disponible via Lexanova, pour analyser sa configuration, anticiper les meilleurs arbitrages et sécuriser ses opérations d’acquisition.

⚠️ Important

Cet article est fourni à des fins d'information uniquement. Pour des conseils fiscaux personnalisés adaptés à votre situation, consultez un avocat fiscaliste.

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