Transmission patrimoine petits-enfants : stratégies pour éviter la taxation en 2025

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F. Germain AMOUZOUVI-DOVO
Juriste fiscaliste chez LexaNova
📅 31/07/2025 ⏱️ 7 min de lecture 📰 Fiscalite patrimoniale
Transmission patrimoine petits-enfants : stratégies pour éviter la taxation en 2025

📋 Résumé de l'article

Découvrez comment transmettre un patrimoine à vos petits-enfants en 2025 sans supporter une fiscalité excessive grâce aux abattements, à l'assurance-vie, au démembrement, et à d'autres stratégies optimisées. Cas pratiques, conseils d'experts et FAQ.

Quelles stratégies pour éviter la taxation des transmissions aux petits-enfants ?

Introduction : Anticiper la transmission pour préserver votre patrimoine familial

En 2025, plus de 70 % des transmissions de patrimoine familial en France sont soumises à des droits de donation ou de succession. Nombreux sont les grands-parents qui, comme Monsieur et Madame Dupont, s’interrogent : Comment transmettre un bien ou une somme d’argent à ses petits-enfants sans subir une fiscalité excessive ? Quels mécanismes permettent de profiter d’un abattement et d’optimiser la fiscalité successorale ? Face à l’augmentation de la valeur des patrimoines et à une législation toujours plus complexe, mettre en place une stratégie pour la transmission de patrimoine aux petits-enfants s’impose comme une priorité. Cet article pédagogique dévoile les règles, les dispositifs d’optimisation et illustre chaque point avec un cas pratique et des simulations concrètes.

Avant d’adopter toute stratégie, il est essentiel de maîtriser la réglementation. Le Code général des impôts (CGI) offre des solutions variées, de la donation aux petits-enfants aux outils plus sophistiqués comme l’assurance-vie ou la société civile.

Donation : abattement et modalités

L’article 790 B du CGI prévoit un abattement de 31 865 € (abattement don petits-enfants) applicable par petit-enfant et par grand-parent, renouvelable tous les 15 ans. Cet abattement s’ajoute à celui de 100 000 € applicable entre parents et enfants (article 790 G du CGI). Il est possible de donner de l’argent ou des biens, chaque grand-parent pouvant ainsi transmettre jusqu’à 31 865 € à chaque petit-enfant sans taxation (don d'argent petits-enfants 31 865 €).

L’assurance-vie, un atout pour la transmission

Outil phare de la transmission de patrimoine, l’assurance-vie permet de désigner les petits-enfants comme bénéficiaires. Les primes versées avant 70 ans bénéficient, par bénéficiaire, d’un abattement de 152 500 € (BOFiP-BOI-ENR-DMTG-10-10-20). Au-delà de ce seuil, une fiscalité spécifique s’applique, mais en dessous, aucun droit de succession n’est dû (assurance-vie petits-enfants).

Démembrement de propriété et transmission immobilière

Le démembrement de propriété (donation de la nue-propriété avec réserve d’usufruit) réduit la base taxable : seule la valeur de la nue-propriété est imposée, selon l’âge de l’usufruitier (article 669 CGI). Cette approche limite fortement les droits de donation à acquitter par le petit-enfant.

Parts de société (SCI, SAS) : transmission indirecte

Transmettre la propriété de biens via une société pour ensuite donner les parts permet de réduire la base taxable grâce à certains mécanismes statutaires et de protéger le patrimoine familial (Loi Madelin PME – www.service-public.fr).

Trusts : cadre international encadré

Depuis 2007, la France reconnaît les trusts mais leur traitement fiscal, précisé dans les circulaires BOFiP BOI-BF-CAF-710-20-10, impose une grande vigilance sous peine de requalification fiscale.

Illustration : Optimisation d’une transmission de patrimoine aux petits-enfants (Cas Dupont)

Monsieur et Madame Dupont, 75 ans, souhaitent gratifier chacun de leurs deux petits-enfants. Leur patrimoine : 150 000 € sur un contrat d’assurance-vie (plus de 8 ans), un bien immobilier estimé à 300 000 € et des liquidités. L’objectif : maximiser les exonérations et limiter la fiscalité successorale en 2025.

Application des règles fiscales :

  • Donation d’argent : Chacun peut offrir 31 865 € à chaque petit-enfant en exonération, soit 63 730 € par petit-enfant (pour un couple), tous les 15 ans.
  • Transmission de l’immobilier : Si le bien de 300 000 € est donné à un petit-enfant par Monsieur Dupont, la part imposable s’élève à 268 135 € après abattement. Montant des droits : environ 51 821 € (taux variable selon tranches).
  • Assurance-vie : Les 150 000 € placés sur l’assurance-vie sont totalement exonérés si chaque petit-enfant est bénéficiaire (abattement 152 500 €/bénéficiaire sur primes versées avant 70 ans).

Simulations : Les Dupont peuvent ainsi transmettre 63 730 € à chacun de leurs petits-enfants sans droits grâce au don d’argent et à l’abattement en nature. L’ensemble du contrat d’assurance-vie, désigné à leur profit, sera exonéré. Le solde immobilier après abattement sera taxé à hauteur de 51 821 € pour 300 000 € transmis.

En conclusion : En combinant plusieurs leviers, la charge fiscale est fortement réduite. Un notaire ou avocat spécialisé en fiscalité patrimoniale, ainsi qu’un expert-comptable, pourront sécuriser les démarches.

Risques, pièges et points de vigilance dans la transmission familiale

La donation aux petits-enfants nécessite une anticipation et une mise en œuvre conforme à la législation :

  • Respect des délais : Les abattements ne se renouvellent qu’au bout de 15 ans. Réaliser plusieurs transmissions rapprochées peut annuler tout allègement fiscal.
  • Affectation des abattements : Les dons excessifs ou croisés peuvent entraîner une double taxation (sur le petit-enfant, et parfois sur les enfants eux-mêmes si le « saut de génération successorale » est mal anticipé).
  • Justification des donations : Les donations doivent être formalisées par acte notarié pour les biens immobiliers, et enregistrées au service des impôts pour être opposables (BOFiP-BOI-ENR-DMTG-10-20).
  • Cas du « cadeau d’usage petits-enfants » : Si la somme reçue est jugée disproportionnée, elle redevient taxable lors de la succession.

Enfin, toute opération récente (quelques mois avant le décès) peut être requalifiée par l’administration, privant d’abattements ou déclenchant un rehaussement fiscal (voir jurisprudence et doctrine fiscale BOFiP).

Optimiser la transmission : stratégies fiscales adaptées et précautions

De multiples solutions existent pour optimiser la fiscalité d’une transmission à ses petits-enfants :

1. Maximiser les abattements et donations échelonnées

  • Pensez à utiliser tous les abattements : 31 865 € tous les 15 ans, par donateur et par bénéficiaire. Cumulez ces mécanismes avec ceux des parents si possible pour augmenter le transfert exonéré.
  • La « donation-partage » permet de formaliser une transmission équilibrée dès votre vivant.

2. Contrats d’assurance-vie adaptés

  • Souscrivez des contrats au nom de chaque petit-enfant ou désignez-les clairement comme bénéficiaires avec un abattement de 152 500 € chacun.
  • Privilégiez les versements avant 70 ans pour optimiser la fiscalité successorale.

3. Démembrement de propriété

  • Transmettez la nue-propriété (et conservez l’usufruit) d’un bien immobilier. À votre décès, le droit d’usufruit rejoint la nue-propriété sans droits supplémentaires. Cette stratégie réduit la base imposable de la transmission.

4. Transmission via sociétés familiales (SCI, SAS)

  • La transmission de parts sociales bénéficie souvent d’une valorisation attractive et d’une fiscalité allégée par rapport à une transmission en direct.

5. Conseil de professionnels agréés

  • Même si vous disposez de stratégies efficaces, chaque situation est unique. Faites valider vos démarches en amont pour sécuriser vos objectifs patrimoniaux.

Conclusion : Sécuriser et anticiper la transmission pour une fiscalité optimisée

Transmettre à ses petits-enfants implique d’anticiper la fiscalité successorale en 2025, de respecter les plafonds, d’utiliser de façon combinée les différents abattements, et d’intégrer les spécificités comme l’assurance-vie.
Il est fortement recommandé de consulter un professionnel du droit patrimonial pour éviter tout risque de contestation ou de redressement fiscal. Sur Lexanova, vous serez mis en relation avec des avocats fiscalistes expérimentés pour répondre à chaque problématique.

FAQ - Questions fréquentes sur la transmission de patrimoine aux petits-enfants

  • Quel est le montant maximum qu’un grand-parent peut donner à son petit-enfant en 2025 ?
    31 865 € par donateur, cumulable tous les 15 ans. Pour un couple, cela peut atteindre 63 730 € par petit-enfant sans fiscalité.
  • Comment fonctionne l’abattement de 31 865 euros pour les dons d’argent ?
    L’abattement s’applique à tout don manuel ou somme d’argent donné à un petit-enfant majeur. Il est renouvelable tous les 15 ans.
  • L’assurance-vie est-elle la meilleure solution pour transmettre à ses petits-enfants ?
    Oui, elle bénéficie d’un abattement de 152 500 € par bénéficiaire sur les versements effectués avant 70 ans, propre à l’assurance-vie pour les petits-enfants.
  • Qu’est-ce que le saut de génération en matière de succession ?
    Il consiste à transmettre directement aux petits-enfants, souvent pour éviter une double taxation lorsque les enfants sont déjà suffisamment dotés.
  • Quels sont les avantages du démembrement de propriété pour une transmission ?
    Seule la valeur de la nue-propriété est imposable, ce qui minimise les droits à payer aujourd’hui. L’usufruit rejoint la nue-propriété au décès du donateur sans taxation supplémentaire.

L’essentiel à retenir

Transmettre à ses petits-enfants offre de puissants leviers d’optimisation fiscale, à condition de respecter strictement le contexte légal : maximisez les abattements renouvelables, combinez assurance-vie, démembrement immobilier et transmission par sociétés pour alléger les droits de succession et garantir la transmission du patrimoine aux petits-enfants.

Chaque situation familiale étant unique, une analyse patrimoniale sur-mesure est recommandée. Lexanova vous permet de trouver facilement un avocat fiscaliste pour faire le point sur vos stratégies et sécuriser votre opération.

⚠️ Important

Cet article est fourni à des fins d'information uniquement. Pour des conseils fiscaux personnalisés adaptés à votre situation, consultez un avocat fiscaliste.

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