Dirigeant salarié vs TNS : quel impact fiscal sur la rémunération ?
📋 Résumé de l'article
Découvrez les différences fiscales entre dirigeant salarié et TNS : charges sociales, impôt, optimisation de la rémunération, cas pratique et points de vigilance. Faites le bon choix pour votre statut de dirigeant.
Dirigeant salarié vs TNS : quel impact fiscal sur la rémunération ?
Introduction
En 2025, plus de 60 % des créateurs d’entreprise s’interrogent sur le choix du statut du dirigeant et son impact fiscal. Dirigeant salarié ou travailleur non salarié (TNS) : lequel permet d’optimiser la rémunération tout en assurant une protection sociale adéquate ? Cette question est cruciale : au-delà des taux de charges sociales, ce choix influence directement le montant du revenu net, la qualité de la protection sociale et la marge de manœuvre fiscale.
Dans ce contexte, deux interrogations majeures émergent : comment calculer avec précision le revenu net d’un dirigeant selon son statut ? Faut-il privilégier la flexibilité du TNS ou la sécurité du statut assimilé salarié ? L’objectif de cet article est d’apporter un éclairage pédagogique, des exemples concrets et des pistes d’optimisation, pour permettre à chaque dirigeant de faire un choix éclairé selon sa situation et ses projets.
Comprendre le cadre fiscal et social : salarié et TNS à la loupe
Avant de choisir le statut social du dirigeant, il est essentiel de cerner les mécanismes fiscaux et sociaux régissant la rémunération d’un dirigeant salarié versus un TNS (travailleur non salarié). En France, la distinction s’établit principalement sur la base de la structure juridique de la société et du degré de contrôle exercé par le dirigeant sur celle-ci :
- Le dirigeant salarié (assimilé salarié), tel que le président de SAS, bénéficie du régime général de la Sécurité sociale, soumis à des charges sociales prélevées sur le salaire brut. Ces charges couvrent la retraite, la maladie, la famille, le chômage (en général exclu pour les mandataires sociaux), et la CSG/CRDS. Selon l’URSSAF, elles représentent environ 38 à 45 % du salaire brut, avec quelques spécificités selon la structure (source : URSSAF). Exemple : un président de SAS percevant 50 000 € brut versera près de 19 000 € de cotisations sociales.
- Le TNS – souvent gérant majoritaire de SARL ou entrepreneur individuel – relève d’un régime social distinct. Les charges sociales sont calculées sur la base du bénéfice net (chiffre d’affaires – charges réelles déductibles). Elles oscillent entre 43 % et 45 % du revenu imposable (CGI art. 62 ; BOFiP-RSA-GER-10-30). La protection sociale du dirigeant est moins étendue (notamment en cas de chômage).
Impôt sur le revenu (IR) : Le traitement fiscal diffère également. Le dirigeant salarié déclare son « traitement et salaire » dans la catégorie correspondante avec un abattement forfaitaire de 10 % pour frais professionnels (CGI art. 83). Les TNS déclarent leurs bénéfices dans la catégorie des BIC, BNC ou BA selon l’activité, après déduction des charges réelles. Ces derniers peuvent bénéficier d’une gestion plus souple, notamment via l’amortissement du matériel, des véhicules, la déduction de loyers professionnels, etc. (BOFiP-BIC-CHG-10).
Exemple chiffré : À rémunération brute égale (50 000 €), le TNS paie environ 21 500 € de charges sociales, alors que le dirigeant salarié en acquitte 19 000 €. Cependant, la base imposable diffère : le TNS ajuste son revenu net avec de multiples déductions, tandis que l’assimilé salarié bénéficie d’options plus limitées en dehors de la déduction de 10 %.
La nature du revenu, la législation applicable (notamment articles 62 et 83 du CGI, BOFiP-RSA-GER-10-30, et BOFiP-BIC-CHG-10), et la structure choisie conditionnent donc fortement le montant net perçu et la latitude d’optimisation fiscale.
Cas pratique : Pierre, président de SAS et l’arbitrage salarial/TNS
Mise en situation :
Pierre, 38 ans, est fondateur et président de SAS dans le numérique. Il perçoit un salaire annuel de 60 000 €, est marié et a deux enfants, et s’interroge sur la fiscalité de son statut salarié par rapport au statut TNS, ainsi que sur l’intérêt de se verser des dividendes.
Problématique : Quel impact fiscal et social de son statut salarié ? Aurait-il avantage à passer TNS ? Faut-il composer entre salaire et dividendes ?
Analyse :
- En tant que président de SAS (assimilé salarié), Pierre s’acquitte d’environ 20 000 € de cotisations sociales (33 % du brut), ce qui ramène son net annuel à 40 000 €. S’agissant de l’impôt sur le revenu, il profite de l’abattement de 10 % sur ce salaire.
- S’il opte pour le régime TNS (ex : gérant majoritaire SARL), il percevrait une rémunération « nette » sur la base des bénéfices dégagés par la société, en ajustant ses charges réelles. Imaginons que sur 60 000 € de chiffre d’affaires, il déduit 15 000 € de charges professionnelles ; sa base de calcul des cotisations devient alors 45 000 €, ce qui induit environ 19 350 € de charges sociales (43 %), puis un impôt calculé sur le bénéfice net restant.
- L’arbitrage salaire/dividendes : Si Pierre décide de se salarier à 40 000 € net et de compléter par 20 000 € en dividendes, il devra d’abord supporter l’impôt sur les sociétés (IS, 15 % jusqu’à 42 500 €, puis 25 %), puis le prélèvement forfaitaire unique de 30 % (flat tax) sur les dividendes (après IS), soit environ 6 000 €. Cette stratégie peut optimiser le montant reçu, mais exige un suivi rigoureux de la comptabilité et de la distribution.
Simulation :
- Salaire net : 40 000 €
- Dividendes bruts (avant impôt) : 20 000 €
- Après IS (15 %) et PFU (30 %), net sur dividendes : 13 600 €
- Revenu total net optimisé : 53 600 €
Conclusion : Pierre doit peser le gain net immédiat obtenu par des dividendes contre la protection sociale moindre (notamment retraite) et la gestion administrative associée.
Pitfalls à éviter : vigilance et risques fiscaux
Changer de statut ou de mode de rémunération ne se limite pas à des simulations sur tableur. Plusieurs écueils guettent :
- Mauvais calcul des charges sociales : Négliger certaines assiettes (avantages en nature, frais professionnels) risque d’entraîner un rappel de cotisations et des majorations. Exemple : BOFiP-RSA-GER-10-30.
- Dépenses non justifiées : Pour le TNS, la déduction de charges non réellement engagées ou mal justifiées peut générer, lors d’un contrôle fiscal, des redressements parfois lourds, voire la remise en cause de la gestion désintéressée du dirigeant (BOFiP-BIC-CHG-10).
- Mésestimation de la protection sociale : Un statut TNS implique une protection sociale amoindrie (maladie, retraite, prévoyance), ce qui doit être anticipé dans l’arbitrage du statut.
- Changement de statut en cours de vie sociale : Passer de TNS à assimilé salarié (ou l’inverse) implique des conséquences fiscales (requalification, changement d’assiette, pertes éventuelles de droits sociaux déjà acquis).
En résumé, il est indispensable d’anticiper la fiscalité globale, la qualité de la protection sociale, les modalités de calcul et les conséquences à long terme.
Optimisation de la rémunération : stratégies et arbitrages
Optimiser la fiscalité de sa rémunération de dirigeant passe par plusieurs axes :
- Choix de la structure juridique : La SAS (président assimilé salarié) permet souvent un revenu net supérieur à protection équivalente, mais la SARL (gérant majoritaire TNS) offre plus de latitude sur les charges déductibles.
- Arbitrage entre salaire et dividendes : Le versement de dividendes (après paiement de l’IS) profite du prélèvement forfaitaire unique de 30 % (PFU), réduisant le poids global de l’imposition par rapport à un salaire pur – mais contribue peu à la retraite du dirigeant.
- Déduction des charges professionnelles : Le TNS a la main sur un large spectre de charges (loyers, véhicules, amortissements, assurances, etc.), ce qui permet d’influer directement sur le bénéfice net, donc sur les cotisations et l’IR.
- Utilisation de dispositifs d’épargne entreprise : Pour les assimilés salariés, les plans d’épargne salariale (PEE, PERCO) permettent d’augmenter le revenu net après impôt sans alourdir immédiatement la fiscalité ni les charges sociales.
- Protéger sa situation familiale : Intégrer la couverture santé, prévoyance et retraite complémentaire dans sa stratégie de rémunération pour éviter de sacrifier la protection sociale au profit du seul revenu net.
À chaque situation, la solution la plus pertinente découle de l’analyse de la structure, des objectifs de revenu, du besoin de protection sociale, du montant des charges réelles, et du chiffre d’affaires projeté.
Conclusion et passerelle Lexanova
Le choix entre dirigeant salarié et TNS n’est jamais tranché universellement. Chacun a ses avantages et ses contraintes :
- L’assimilé salarié (président SAS notamment) bénéficie en général d’un revenu net supérieur, d’une protection sociale solide, d’une simplicité déclarative mais de peu de flexibilité fiscale.
- Le TNS dispose d’une marge d’optimisation plus large (charges professionnelles, arbitrage bénéfice/dividendes), mais la couverture sociale est moindre et le calcul des cotisations complexe.
Pour sécuriser son choix et adapter le schéma de rémunération à sa situation, il est vivement recommandé de faire appel à un avocat fiscaliste compétent, que vous pourrez trouver facilement via Lexanova, plateforme de mise en relation dédiée.
FAQ sur la fiscalité de la rémunération des dirigeants
- Quelle est la différence principale entre un dirigeant assimilé salarié et un TNS ?
Le dirigeant assimilé salarié dépend du régime général (protection sociale, fiche de paie, cotisations sociales), tandis que le TNS relève du régime des indépendants, avec cotisations sur le bénéfice net et une protection sociale réduite. - Quel est le statut le plus avantageux fiscalement : TNS ou assimilé salarié ?
Le statut assimilé salarié offre souvent un net supérieur pour le même brut, mais moins de flexibilité sur les charges déductibles. Le TNS optimise par la déduction de nombreuses charges et un arbitrage salaire/dividendes. - Un président de SAS est-il TNS ?
Non, il a le statut d’assimilé salarié. - Comment est imposée la rémunération d’un gérant majoritaire de SARL ?
Elle est soumise à l’IR, après déduction des charges sociales et des frais professionnels réels dans la catégorie des traitements et salaires (CGI art. 62). - Comment arbitrer entre salaire et dividendes pour optimiser sa rémunération ?
Trouver le bon équilibre selon la capacité bénéficiaire de la société, en tenant compte des cotisations sociales, de la fiscalité des dividendes (IS + PFU) et des besoins de couverture sociale du dirigeant.
L’essentiel à retenir : résumé pratique
Choisir son statut de dirigeant implique un arbitrage subtil entre fiscalité, charges sociales et protection sociale. Le statut de dirigeant assimilé salarié (président de SAS) garantit globalement un revenu net mieux sécurisé et une couverture sociale robuste. À l’inverse, le statut de travailleur non salarié (TNS) laisse plus de liberté en matière d’optimisation – charges déductibles, arbitrages entre bénéfices, salaires et dividendes – mais nécessite une grande rigueur comptable et n’offre pas la même protection retraite/prévoyance.
La vigilance reste de mise dans la gestion et la déclaration des rémunérations, tant le contrôle URSSAF ou fiscal n’est jamais très loin pour ceux qui « optimisent » sans rigueur. Surtout, aucune solution n’est définitivement meilleure sans analyse personnalisée : activité, structure juridique, évolution des revenus, besoins de prévoyance et retraite. Pour dissiper les doutes, mieux vaut échanger avec un avocat fiscaliste, via Lexanova, afin de bâtir une stratégie sur-mesure et conforme à la réglementation.
⚠️ Important
Cet article est fourni à des fins d'information uniquement. Pour des conseils fiscaux personnalisés adaptés à votre situation, consultez un avocat fiscaliste.
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